Le Liberté c’est du Théâtre oui mais il n’est pas pensé de manière isolée, non, depuis plusieurs années la volonté du Liberté est d’agiter d’autres formes d’arts autour du Théâtre dans le cadre des Thémas. Ainsi tous les deux mois un nouveau Théma débute en s’inspirant directement des pièces jouées dans ses murs. Expositions, concerts, cinéma, performance mais aussi tables rondes viennent donc se ranger aux côtés d’une programmation théâtrale déjà riche.
D’octobre à fin novembre l’art brut sera donc le phare du Liberté, cette expression (inventée en 1945 par le peintre Jean Dubuffet) désigne un mouvement artistique qui regroupe des créateurs non professionnels, isolés, marginaux et même ceux qu’on appelle vulgairement « les fous » … Un art totalement libre, spontané et non codé en somme ! Laissant place à la seule volonté de l’artiste, non enfermé dans le petit cercle du « monde de l’art ».
Spectacles
La folie est l’une des composantes de l’art brut (autant du côté des créateurs que des créations), il est donc essentiel que celle-ci prenne place au cœur du Théma.
La salle Fanny Ardent accueillera à ce sujet deux spectacles qui prennent racine dans la folie de leurs auteurs : Nannetolicus Meccanicus Saint ainsi que Ecrits d’art brut à voix haute.
Le premier est l’œuvre du génial Gustavo Giacosa (qui présente aussi le spectacle « la maison » le 4 octobre en salle Albert Camus), artiste Italien, installé sur Aix-en-Provence avec sa plateforme multidisciplinaire Sic12, il interroge les rapports entre l’art sous différentes formes et la marge. Ici c’est bien de théâtre qu’il s’agit mais pas que puisqu’il sera accompagné sur scène par le compositeur et interprète Fausto Ferraiuolo. Ce spectacle s’inspire de la vie de Fernando Oreste Nannetti qui aura connu une vie tumultueuse, interné très jeune (à dix ans), il est diagnostiqué schyzophrène à 29 ans. Il s’exprimera sur les murs extérieurs de son établissement psychiatrique, réalisant en neuf ans une œuvre scripturale de soixante-dix mètres de longs mêlant le rêve à la réalité, la science à l’imaginaire. Les 11 et 12 octobres à 20h00.
Le second est le fruit de Lucienne Peiry, Docteure en Histoire de l’art et ancienne responsable de la Collection de l’Art Brut à Lausanne, qui puise dans l’art des éléments d’une possible renaissance et d’un exutoire certain.
Une lecture-spectacle qui nous éclaire sur cette vitalité de l’art brut au travers des œuvres de plusieurs de ses protagonistes, comme Jeanne Tripier, Charles Steffen, Justine Python, Adolf Wölfi et bien d’autres… Un spectacle ludique pour tous les amoureux d’art. Les 24 et 25 novembre à 20h00.
Expositions
C’est encore Lucienne Peiry qui a été sollicitée, de par sa grande expérience en la matière, pour diriger l’exposition « L’art Brut dans le monde, à Bali, au Bénin, en Inde et au Japon ». Un florilège de photographies de créations d’artistes autodidactes aux origines riches et variées qui prouvent que l’art est partout et partout accessible. Une belle preuve d’universalité de l’art loin des prétentions, ici les artistes (qui ne se définissent pas comme tel) ne créent que pour eux même.
En parallèle Gustavo Giacosa présentera « Paroles en Marches » là aussi de la photographie qui vient questionner mais un toute autre sujet, celui de la condition de l’Homme, être par nature en mouvement, mais condamné en société à l’immobilisme. L’errance, l’abandon et la perte autant de termes contre lesquels ne sociétés se défendent et que l’artiste a décidé de mettre en avant au travers des liens entre l’écriture et l’errance qui peuvent se manifester dans l’espace public.
Vernissages le 4 octobre avec quelques surprises à découvrir directement sur place, comme le projet des « emberlificoteurs » !
Cinéma
Pas moins de dix films seront à l’affiche durant ces deux mois pour venir enrichir la programmation du Liberté.
On note déjà d’une croix rouge Seraphine de Martin Provost avec l’excellente Yolande Moreau dans le rôle d’une femme de ménage artiste à ses heures et qui va susciter la stupéfaction de son employeur, Wilhelm Uhde un célèbre collectionneur Allemand installé à Paris. Le 11 octobre à 20h00.
On ne peut que s’intéresser au reste de la programmation – disponible sur le site du théâtre Liberté – qui proposera aussi des rencontres avec les réalisateurs et du contenu accessible pour tous les âges comme ce dessin animé le tableau de Jean-François Laguionie le 16 novembre à 14h30.
Une table ronde animée
L’occasion d’écouter et d’échanger avec plusieurs représentant de ce véritable mouvement artistique de l’art brut, désormais reconnu comme partie intégrante de l’histoire de l’art. Le 17 novembre à 20h00.
Viendront animer cette table ronde Claire Margat (philosophe et critique d’art), Christian Berst collectionneur et galeriste spécialisé dans l’art brut), Sarah Lombardi (historienne de l’art et directrice de la collection de l’art brut de Lausanne), Jean Marc Avrilla (Historien de l’art et directeur de l’école supérieur d’Art et de Design de Toulon), Michel Nedjar (artiste de l’art brut), Anne-Françoise Rouche (fondatrice de la « S » Grand Atelier, atelier de création pour les déficients mentaux et laboratoire artistique de mixité), et évidemment Gustavo Giacosa.
Stage « Corps et image »
Reprenant le travail de Gustavo Giacosa, la compagnie Aixoise Sic12 vous invite à vous immerger dans le travail physique et la recherche visuelle de ses artistes, le tout en compagnie de ses éléments originaires Gustavo Giacosa, Fausto Ferraiuolo ainsi que Francesca Zaccaria. Samedi 12 novembre, de 10h00 à 17h00.
Performance « Foire le Boucan »
Présenté par les élèves du Conservatoire de TPM encadrés par Frank Micheletti et inspiré du travail de Louis Soutter (1871-1942) qui propose de décloisonner l’art pour en faire un outil accessible au plus grand nombre découlant sur des créations plurielles. Mardi 22 novembre, à 19h30.
