Ce mercredi 10 août à 20h50, France 3 rediffusera son émission des Racines & des Ailes consacrée au Massif des Maures et au Golfe de Saint-Tropez.
Le reportage s’articulera autour du patrimoine naturel exceptionnel dont bénéficie cette région du Var et que des passionnés défendent et mettent en valeur.
Du Massif des Maures aux Gorges du Verdon
La réserve naturelle de la Plaine des Maures est un plateau sauvage de plus de 5000 hectares au pied du massif des Maures. Concha Agero en est la conservatrice et veille à la protection de cet espace aux allures de savane africaine ! A la nuit tombée, Dominique Guicheteau, le directeur scientifique nous emmène pour une mission un peu spéciale : il va tenter de capturer des murins de Beichstein, l’une des chauves-souris les plus rares et les plus menacées de France.
Gilbert Hugou est l’un des principaux trufficulteurs de la région. Il fournit les plus grands restaurants de toute la France. Avec Denis Fétisson, chef étoilé, ils partent récolter le fameux « diamant noir ».
Un peu plus loin, un autre emblème du Var est à l’honneur : la châtaigne. Nadine Alione se bat pour la survie de son exploitation, car une menace plane sur les châtaigniers européens : le cynips, une micro-guêpe, un prédateur redoutable. Heureusement, il existe un antidote naturel, sans produit chimique.
Autre véritable joyau du Var : la Chartreuse de la Verne. Niché sur les sommets du massif des Maures, ce monastère du XIIème siècle abrite une communauté de moniales de Bethléem. Exceptionnellement, les soeurs de ce monastère ont accepté de nous ouvrir leurs portes… Fabienne Segard nous conduit sur les traces des moines qui vivaient ici au Moyen-âge, comme coupés du monde.
Au nord du Var, sur les hauts plateaux, se trouve les gorges du Verdon, considérées comme le plus beau canyon d’Europe. En cette arrièresaison, les kayakistes ont déserté la rivière. C’est alors le paradis des grimpeurs. Yannick Courtès et Olivier Michellod vont s’attaquer à l’une des parois les plus vertigineuses des gorges.
A quelques kilomètres de là, les éco-gardes du Parc naturel partent pour une opération nettoyage au lac d’Esparron, l’une des plus grandes réserves d’eau potable de France.
La véritable histoire de Saint-Tropez
Loin des milliardaires et de la jet-set, voici l’histoire méconnue d’un petit village entré dans la légende. Port de commerce très actif, puis foyer de création artistique, Saint-Tropez a fasciné les peintres et les écrivains, bien avant l’arrivée de Brigitte Bardot.
Laurent Pavlidis est historien et responsable du Musée d’histoire maritime. Il nous entraîne dans les ruelles du village et remonte le temps jusqu’à ses origines. Fondé au XVème siècle, par des Génois, Saint-Tropez devient un port de commerce prospère. Les Tropéziens parcourent le monde et rapportent des richesses que l’on peut encore admirer dans les ruelles de la ville.
Jean-Paul Monery, conservateur, prépare le 60ème anniversaire du Musée de l’Annonciade. C’est ici que nous découvrons les plus beaux tableaux pointillistes de Paul Signac. Ce peintre parisien débarque à Saint-Tropez en 1892. Fasciné par ses couleurs, il peint le village à de très nombreuses reprises. Plusieurs peintres ont d’ailleurs suivi Paul Signac. Parmi eux, Henri Matisse, à l’aube de sa période fauve. Après les écrivains se sont les artistes qui sont attirés par Saint-Tropez.
Simone Duckstein, propriétaire de l’hôtel de la Ponche, nous fait revivre l’arrivée des artistes de Saint-Germain-des-Prés, après la guerre. Dans cet ancien quartier de pécheurs, Boris Vian, Juliette Gréco et Françoise Sagan, ont étrenné les premières nuits du jazz. Après eux, Saint-Tropez devient un lieu de villégiature pour jeunes Parisiens à la mode. Jusqu’à ce que soit tourné le film « Et Dieu créa la femme », en 1955. Une véritable déferlante s’abat alors sur le village de Saint-Tropez et la plage de Pampelonne. Mais le village, hors saison, retrouve le charme de ses ruelles, ses petites plages, et ses maisons anciennes.
Saint-Tropez et son Golfe
Autour de Saint-Tropez, des hommes et de femmes ont à coeur de préserver les richesses de la terre et de la mer. Ils sont naturalistes, agriculteurs ou gardes du littoral. Ils se sentent tous profondément attachés à leur environnement, malgré la pression foncière, malgré les nuisances du tourisme et de la pêche. Notre décor : la Méditerranée, le Golfe de Saint-Tropez, et surtout la presqu’île de Saint-Tropez. Cette presqu’île est une avancée du massif des Maures dans la Méditerranée. Un patrimoine naturel précieux, fragile, et bien défendu.
Thomas Roger, naturaliste et photographe, est responsable de l’association « Regard du vivant ». Il nous embarque sur la Méditerranée, au large de Saint-Tropez, pour rechercher des requins et des cachalots. Deux espèces méconnues, qui évoluent à moins de 30 km des côtes. La rencontre avec ces animaux spectaculaires est une véritable émotion pour Thomas et le scientifique qui l’accompagne. Une rencontre qui leur permet aussi de collecter des informations nécessaires à la préservation de ces deux espèces.
François Matton est vigneron. Son vignoble, baptisé Minuty, a été fondé dans les années 30. Il s’étend entre Ramatuelle et Gassin. Chaque jour, François Matton, défend ce patrimoine familial. Sur la presqu’île de Saint-Tropez, aujourd’hui, les domaines viticoles familiaux sont devenus rares. Nous vivons, à ses côtés, la fin des vendanges, sur cette terre sablonneuse, si particulière. Une terre généreuse, qui bénéficie d’un microclimat privilégié.
A Cogolin, Yann Ménard, agriculteur, a relevé un défi : développer le maraîchage, dans une plaine inondable et inconstructible. Ici, la rivière est en crue deux fois par an, en moyenne, durant l’hiver. A force de travail, et d’acharnement, Yann Ménard a réussi à cultiver 4 ha de terre. La récompense : des légumes de terroir, en abondance, cultivés toute l’année. Il vend même une part de sa production à de grands restaurants de la presqu’île.